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L’influence de la caste des ‘Arioi dans les Îles de la Société et les archipels avoisinants remonte à des temps immémoriaux. Ils étaient vénérés et choyés comme des êtres supérieurs, en relation directe et étroite avec les anciens dieux polynésiens. Ils constituaient à eux seuls le foyer de rayonnement de la connaissance traditionnelle et des arts polynésiens mais aussi et surtout la grandeur du dieu ‘ORO.
À la fois orateurs, poètes, comédiens, chanteurs et danseurs, ils étaient l’Académie des Beaux-Arts à eux seuls, ils étaient la perfection, l’élégance et le raffinement de l’époque. Exaltant à chacune de leur cérémonie le sacré, ils impulsent par leur présence les forces supra-naturelles.
Selon le FARE VANA’A, académie de la langue tahitienne,
le terme ‘ARIOI pourrait également être orthographié de cette manière ARI’IOI
ARI’I ne signifiant pas seulement chef, mais surtout un enfant issu de la noblesse
et non pas du peuple.
Ainsi les ‘ARIOI étaient composés des enfants issus de la noblesse.
Il y a toutefois des exceptions si un enfant d’une autre classe sociale était repéré,
il pouvait-être sélectionné à son tour, car ayant un talent spécifique.
Le terme “OI” signifie trois choses:
– Premièrement, malaxer de la nourriture, en un mot se goinfrer de tout.
– Deuxièment, se déplacer d’île en île.
– Enfin “OI” est un mot à lui seul,lié à l’univers de la pirogue qui indique le changement de direction.
Ainsi ARI’IOI est un groupe de personnes liées intimement à la pirogue et à la temporalité avec les MATARI’I. Sans ce groupe, les deux périodes n’existeraient pas en quelque sorte, car aucune célébration ne serait faite.
Ces significations nous indiquent également que les voyages entrepris par les ‘ARIOI, se faisaient d’une île à une autre, et aussi sur une courte distance. Ce qui entraîne une connexion de certaines îles donc de certains clans avec d’autres.
Aussi lorsque ces clans étaient dévoués à ‘ORO, des FARE ‘ARIOI étaient créés pour abriter les invités, pour l’occasion. Lorsque les ‘ARIOI se déplaçaient sur une île, il ne fallait surtout pas que la nourriture vienne à manquer. Car celà signifiait qu’ il n’y a déjà pas d’abondance dans ce clan. L’abondance étant le fil conducteur du dieu ‘ORO, si elle venait à manquer, Le clan n’avait pas suffisamment préparé son arrivée. La visite et les rituels accomplis, les ‘ARIOI laissaient une place ou un lieu vide de tout. Car personnifiant le dieu ‘ORO, celui-ci reput, était donc honoré. Dans le cas contraire ou ‘ORO n’était pas exalté, Ce dernier se mettait en colère et le clan n’était plus sous sa protection. le ARI’I ne pouvait plus bénéficier de son appui. Les ‘ARIOI arrivaient en pirogue directement sur le MARAE du clan qui les reçoit. Se positionnant sur le côté du MARAE ou derrière un chef = ARI’I (derrière, à la suite ou côté de chef signification de nos voisins du pacifique). La pirogue des ‘ARIOI se nommait ANUANUA, qui signifie arc-en-ciel et nous rappel aussi que l’arc-en-ciel est le chemin emprunté par ‘ORO pour rallier la terre au ciel. Étant la représentation de ‘ORO sur terre, leur arrivée était grandiose et animée, Ce n’était pas une arrivée en silence. Les PAHU, éléments de la terre et les PŪ, éléments de la mer,
devaient résonner sur toute l’île. ARI’IOI prend donc tout son sens, car se goinfrer, festoyer à outrance permettait de présenter le faste du clan pour ‘ORO et donc l’abondance.
La reine PŌMARE 4 et son fils sont les derniers ‘ARIOI avant qu’elle ne devienne reine de Tahiti et qu’elle promulgue le code PŌMARE, sous la forte influence des missionnaires anglais, ce code va interdire les ‘UPA’UPA, cultes, religion ancienne et tout ce qui attrait à l’ancienne société polynésienne, et donc aux pratiques des ‘ARIOI pour le culte de ‘ORO.
Chaque semaine, une information culturelle est transmise ainsi que l’actualité de nos activités.
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